Rose d’Élisabethville ; 1

BARBONI Thilde, SÉRAPHINE

1960. Rose, jeune infirmière à Bruxelles, voit soudainement son passé resurgir avec l’arrivée d’un paquet envoyé par un vieil ami de sa défunte mère, Raoul Van Lancker, depuis le Kantaga au Congo où elle a grandi. Dans le même temps, son mari, Éric, journaliste, a bien du mal à faire publier ses articles sur l’indépendance qui vient juste d’être proclamée. En voulant respecter les instructions de Raoul, Rose se retrouve au coeur d’intérêts et de conflits qui la dépassent. La chasse au trésor devient rapidement une chasse à l’homme qui aura des conséquences dramatiques sur sa vie.

Le scénario, riche en rebondissements, mélange habilement la grande et la petite histoire. En effet, les péripéties vécues par Rose sont autant de leviers pour dénoncer les magouilles politico-financières qui ont suivi l’indépendance du Congo, et également interroger sur l’impact et la vision des Belges sur ces événements. Le dessin réaliste, au trait fin et à la mise en couleur très sobre, ajoute à l’aspect « docu-fiction » de cette première oeuvre qui réussit bien l’équilibre entre divertissement et didactisme.