Rossignol

Dans un pensionnat des années 50, les enfants trouvent un bout de papier peint sur lequel est griffonné le portrait en mots d’Hugo, un des enfants du groupe. Bientôt, d’autres portraits viennent s’ajouter à celui-ci. Les interrogations fusent concernant l’auteur de ces messages, qui semble les connaître si bien. Tel un paparazzi, il rédige des portraits en masse, mitraille à coup de poèmes et tire le portrait, amical et drôle, de tous les enfants du pensionnat, les entraînant dans un étrange jeu de piste. Seul un enfant reste dans l’ombre, caché derrière un buisson, un mur… une page. Une histoire attendrissante sur le besoin d’être vu, reconnu et sur la nécessité de regarder l’autre. L’auteur traite avec poésie le thème de  l’isolement, problématique à laquelle est confronté chaque enfant dans sa vie sociale. À travers la métaphore filée du dévoilement et du repli, il donne une voix à un petit Rossignol que personne n’avait vu ou entendu. La finition soignée de l’album séduit tout comme l’histoire intrigante et les illustrations fines et détaillées, délicieusement rétro, teintes sépia et cadrages élaborés, sur papier subtilement irisé. Une mise en abyme de l’expression artistique et un hommage à Jacques Tati (dans le rôle de l’intendant) où les grands trouveront aussi leur compte.