Rotterdam, un séjour à fleur d’eau

Son amie ayant décroché une mission de huit mois dans une raffinerie à Rotterdam, Emmanuel la rejoint. Seul ou avec elle, il se promène et croque au hasard de ses inspirations et de ses rencontres. Chaque jour, il plie un bateau de papier et y place l’image de la journée. La première, c’est un vélo, ce moyen de transport omniprésent et facile à utiliser dans cette ville où les seules côtes sont celles des ponts. Justement voici le gigantesque pont Érasme qui se lève au passage d’un ponton-grue. Un peu plus tard, c’est la fête nationale, avec le couronnement du nouveau roi : toute la ville est décorée en orange.  Par petites touches finement observées, l’auteur nous promène à sa suite dans une ville lisse, plate, cosmopolite et démesurée. Il ne voit de ses habitants que quelques expatriés et marchandes de frites, mais il dessine tout ce qu’il remarque. Ses croquis au trait, légèrement rehaussés de gris, sont détaillés et bien à l’aise pour rendre compte des perspectives urbaines ou de la complexité des machines de génie civil. Ils donnent du mouvement à des personnages un peu caricaturaux qui semblent rester à la surface des choses. (P.P. et Y.H.)