Rosa, élevée au Maroc, a perdu son père très jeune, mais est restée très proche d’Egon son beau- père, juif allemand réfugié à Mekhnès pendant la seconde guerre mondiale. La mort de celui-ci et le choix qu’elle doit faire pour la maison et les terres de son enfance troublent subitement la perfection froide de sa vie parisienne aux côtés d’un mari haut fonctionnaire qu’elle n’aime plus. Assaillie par ses souvenirs et par la tendresse chaleureuse de son entourage marocain, elle découvre aussi un secret qui la bouleverse.
Après L’incertain (NB novembre 2008), Virginie Ollagnier, dans ce beau récit à la troisième personne, entrecoupé par la voix d’Egon qui raconte son parcours, fait revivre toute une partie de l’histoire des Français au Maroc dans les années cinquante. L’auteur joue avec subtilité et une grande simplicité, sur la corde sensible, et met en relief l’amour empreint de culpabilité des colons envers les indigènes et la beauté de ce pays qu’ils ont le sentiment d’avoir volé. L’écriture est classique et teintée de sensualité dans les descriptions de la nature. Un roman attachant.