Rouge dans la ville

VOIGT Marie

Vêtue de vermillon de pied en cap, Rouge vit avec sa mère et son chien aux abords de la cité. Confiante, sa maman la charge pour la première fois d’apporter toute seule un gâteau à sa grand-mère. Non sans de multiples autres recommandations, la condition essentielle est de ne jamais se détourner des fleurs en forme de coeur. La traversée de la ville inconnue où le loup se fait ombre est longue et périlleuse. Rouge et son fidèle Woody parviendront-ils sans dommage à trace leur chemin ? Il était une fois : c’est un conte, et non des moindres, « relooké », adapté, transposé de l’intemporel au bruyant et tentateur monde citadin d’aujourd’hui ! Plus de forêt mais une ville, menaçante, épiante, dévorante, prête à engloutir ses proies humaines corps et biens. La naïve fillette, qui y laisse son argent et sa raison, est une cible parfaite pour les nombreux miroirs aux alouettes de la société de consommation. Réécrire un conte en quelques lignes est une gageure, fût-elle aussi bien illustrée qu’ici. Sans doute est-ce cette nécessité qui explique la concision des mots donnant un côté presque abrupt au texte.  (M.-F.L.-G.)