Jean quitte Paris et roule en voiture, sans but, par des petites routes, vers le midi. Pourquoi pas Marseille ? Il dĂ©sire ĂȘtre seul, mais son errance lâamĂšne Ă faire des rencontres. Des autostoppeurs sâincrustent. Une jeune femme le contraint Ă lâemmener loin de son mari. Un ancien condisciple lâinvite dans son chĂąteau prĂšs dâArles. LĂ , Jean se mĂȘle avec rĂ©ticence Ă des hĂŽtes de passage. Un vieil homme avec lequel il sympathise quelques instants le renvoie Ă ce quâil fuit.
Â
AprĂšs Trois hommes seuls (NB octobre 2008), Christian Oster reprend le thĂšme de la solitude. Bienfaisante ou mortifĂšre ? Ce nâest quâau cours dâun bref dialogue et comme par hasard quâest dĂ©voilĂ©e lâorigine du profond malaise du personnage principal. Son monologue introspectif oscille entre la peur de se trouver embarquĂ© dans des relations peut-ĂȘtre douloureuses ou stĂ©riles, et lâenvie de se frotter Ă la vie, source dâĂ©nergie. Ăcrit Ă la premiĂšre personne, sur un ton neutre d’oĂč sourdent lâennui et le dĂ©sarroi, le rĂ©cit assez court se dĂ©roule lentement au grĂ© dâun voyage inachevĂ©.