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Une route de montagne : un ours barre la route. Impossible de l’éviter, arrêt, constat : l’ours est mort. Nuit agitée pour le chauffeur, qui retrouve au matin les rites habituels, toilette-café journal, seulement l’auto a disparu. L’homme part à pied, rencontre une voiture : il est tué. L’ours était au volant et l’histoire repart, identique, quand l’ours sort à son tour de la maison, le lendemain.
Quelques détails changés, à peine perceptibles, donnent une certaine réalité à cette étrange randonnée sans paroles, dans une solitude angoissante. Paysages de montagne très resserrés, choix du noir et blanc, mais dominance des gris finement mouchetés, uniformisant décors intérieurs et extérieurs : le côté impersonnel est accentué avec ces deux seuls personnages, aux visages sans traits. D’une simplicité de lecture parfaite, les images impressionnent. Fatalité du destin, sort commun pour hommes et animaux, des questions difficiles dans le silence d’une si brève histoire.