Les souvenirs, dit-il, lui « chahutent les neurones ». Souvenirs de la rue Corneille, siĂšge des Ă©ditions de La Table Ronde que Denis Tillinac dirigea quelque temps (cf. Un dernier verre au Danton, NB dĂ©cembre 2006), des auteurs quâil y publia (plus que de leurs oeuvres, du reste) et surtout portraits des grands amis : Chirac, et Sarkozy dans la suite, et Villepin, et Dauzier, et, moins rutilants, Jean-Paul Kaufmann, les copains du rugby et de CorrĂšze, beaucoup dâautres encore. En mission en Afrique, dĂ©lĂ©guĂ© Ă la francophonie, sautant de jets privĂ©s en avions prĂ©sidentiels, de dĂźners festifs en biĂšres au comptoir, Denis Tillinac, « écrivain avant tout », rĂȘve aussi dâaventures que lâHistoire lui refuse, il en hume seulement les senteurs excitantes chez quelques marginaux. Tout cela est Ă©crit dâune plume longuement exercĂ©e, qui sâenvole pour stigmatiser la manie de la « repentance » ou pour Ă©laborer un plan Marshall de la francophonie. Ennemi des honneurs, il annonce dĂšs la premiĂšre page â mise en exergue dâune spontanĂ©itĂ© naĂŻve â quâil vient de refuser lâambassade de France auprĂšs du Saint-SiĂšge. « Humain, trop humain », dirait NietzscheâŠ
Rue Corneille
TILLINAC Denis