NĂ© en 1949, Yazid est fonctionnaire du gouvernement algĂ©rien. Il revient rue Darwin, berceau de son adolescence. Son passĂ© resurgit. Ă la tĂȘte d’une maison close florissante, Djeda, sa grand-mĂšre Ă©tait experte en imbroglios. Ses frĂšres et soeurs, qui ont connu comme lui la guerre dâindĂ©pendance, la dictature du FLN, le terrorisme du GIA, ont Ă©tĂ© contraints Ă lâĂ©migration par une vie sans espĂ©rance. Sa quĂȘte identitaire va le convaincre quâil nâa plus sa place dans une sociĂ©tĂ© Ă©cartelĂ©e entre les influences qui lâont façonnĂ©e.
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Boualem Sansal, qui vit en AlgĂ©rie, a le mĂȘme Ăąge que son hĂ©ros. Il dĂ©nonce dans un rĂ©cit pittoresque lâintolĂ©rance religieuse et le totalitarisme dans le droit-fil de ses ouvrages antĂ©rieurs (Le village de lâallemand ou Le journal des frĂšres Schiller, NB fĂ©vrier 2008). Avec humour, dans un style trĂšs vivant, il fait ressortir lâinanitĂ© des Ă©vĂ©nements qui ensanglantent son pays depuis un demi siĂšcle, et lâaveuglement des rĂ©gimes qui refusent dâadmettre la diversitĂ©. Dans une construction littĂ©raire parfois un peu compliquĂ©e, câest le problĂšme du « vivre ensemble » des populations de cultures diffĂ©rentes qui est posĂ©.