Confronté au désastre de l’amiante dans le cadre de sa profession, Jean-Marie, profondément anéanti par les conséquences mortelles de l’utilisation de cette fibre sur les ouvriers qu’il encadrait, décide de tout quitter : épouse, appartement, travail, pour venir s’installer dans une maison abandonnée au coeur de la Provence. Son arrivée suscite une curiosité malveillante des autochtones. Bien que soumis aux rejets et menaces, Jean-Marie s’accroche à sa nouvelle existence car, à travers la rénovation de cette bâtisse, il entreprend sa propre reconstruction. Ce hameau, aux faux-semblants de calme et de sérénité, va le plonger dans l’isolement, dans l’introspection éprouvante des raisons de sa fuite, les souvenirs douloureux que seul le temps semblerait pouvoir cicatriser.
Dans une écriture particulièrement soignée, Gisèle Fournier (cf. Perturbations, NB octobre 2004) aborde le thème du questionnement de soi et se livre à une analyse psychologique des consciences autour d’un drame social. Bien que l’intrigue s’épuise vite, le lecteur se laisse facilement emporter par l’atmosphère tendue et les mystères brillamment disséminés grâce à une narration habile.