Au Liban, dans les années 1970, Nizam, adorable garçonnet, passe des vacances à la montagne avec sa famille musulmane. Il se lie avec un couple de chrétiens, sans enfant, qui l’adoptent à la naissance de ses frères jumeaux. Baptisé, il part étudier à Beyrouth, carrefour des cultures et des religions. Il se laisse vivre au gré des rencontres, se lie avec un groupe de jeunes communistes, tombe amoureux, souvent, et loge chez une Russo-Libanaise qui le met sous la protection d’une icône de saint Georges… La guerre met fin à cette insouciance. Douaihy Jabbour (Pluie de juin, NB juillet-août 2010) évoque un thème douloureux : la guerre civile libanaise. Il peint avec tendresse et parfois ironie le pays : sa douceur de vivre, son climat, sa gastronomie, bref, un petit paradis qui sombre dans le chaos, où les religions s’affrontent et où chacun est suspect. Il analyse ce règne de l’absurde : naître musulman et devenir chrétien peut valoir une condamnation à mort… Il montre, de manière circonstanciée, Beyrouth, harmonieux melting-pot, qui se disloque dans une spirale infernale. Le sujet est pertinent, mais le récit, à la lenteur toute orientale, traîne en longueur…
Saint Georges regardait ailleurs
DOUAIHY Jabbour