Lors d’« un voyage d’information collectif organisé par les autorités algériennes avec les institutions patronales françaises », le narrateur revient en Algérie. Il y avait séjourné dans les années 1950. Vingt ans après, c’est l’occasion pour lui de retrouver quelques visages et de livrer des souvenirs intacts. Il relate son arrivée en tant que jeune médecin sur une terre déchirée par les soubresauts nationalistes, ses rapports avec les autorités et ses rencontres avec des femmes d’origine, de religion et de moeurs différentes qui l’initient aux réalités de la vie.
Bernard du Boucheron – prix du roman de l’Académie française en 2004 – explore avec acuité les relations franco-algériennes faites de passion, d’amour, de haine, de corruption, de trahison et de férocité. Le réalisme des caractères et des situations est saisissant. L’atmosphère explosive sied à la violence déjà exprimée dans ses précédents romans (cf. Vue mer, NB février 2009). Renvoyant dos à dos colons et colonisés, le propos est acéré et sarcastique. Un sujet polémique encore brûlant traité avec impertinence dans une écriture élégante !