Pâques 1984. Pauline part en vacances avec son père, un vieux ronchon. Ils sont agressés dans la gare, et hop ! il désarme le voyou. Pauline, ébahie, lui demande de raconter sa guerre d’Algérie, et pendant le trajet en train, elle lui arrache un à un ses souvenirs de médecin. Il raconte les militaires arrivés d’Indochine, la population arabe qui fait la queue chez le toubib obligé de faire tout avec rien, d’un accouchement à une rage de dent… Pourquoi se montre-t-il si renfermé sur cette période ? Ce jeune docteur comprend vite que l’Algérie ne peut rester française, malgré ceux qui restent marqués par leur passé et les combats pour leur patrie. La force de ce travail est de restituer tous les aspects d’une tragédie ordinaire, qui se déroule souvent loin des combats, entre appelés et population pauvre. L’histoire nous emporte, la narration s’efface devant les dessins, les portraits des protagonistes, et finalement l’émotion des rapports entre le père et la fille. Les auteurs réussissent à éclairer les choix et le comportement de cet homme qui cache ses meurtrissures sous un mauvais caractère de façade. (Br.A. et Y.H.)
Salam Toubib, chronique d’un médecin appelé en Algérie
DALLANGES Claire, VÉDRINES Marc