Dans le quartier de la rue Saint-Denis, le gardien d’un « vidéodrome gay » découvre un soir le corps poignardé d’un habitué. Dans ce lieu sordide, fréquenté surtout par des immigrés on trouve un cinéma réservé aux films pornographiques et des cabines où officient prostitués, travestis, jeunes » tapins » occasionnels ou réguliers… Le journal de la victime, homosexuel surnommé Salamandre, a été écrit à Casablanca. Professeur de français dans une école militaire marocaine, il donnait aussi des cours particuliers à des jeunes Français aisés dont un Didier fort pervers avec lequel il entretenait une relation sadomasochiste… L’homosexualité masculine sous toutes ses formes, sans frontières d’âge ni de pratiques est un thème récurrent (Fête des pères, NB février 2009) des ouvrages de Gilles Sebhan. Ici il prête une plume habile et sulfureuse au service de la descente aux enfers d’un enseignant, prisonnier de son obsession du sexe masculin. Avec un luxe de détails très précis n’excluant ni la crudité, ni l’obscénité, ni la provocation, sans tabou, il enquête sur une soumission addictive menant à la transgression, voire au crime… Le lecture terminée, il reste un sentiment profond de malaise.
Salamandre
SEBHAN Gilles