Wilfried vit dans dans un coin de banlieue sud où la Seine trace une frontière sociale. Sur la rive droite des golfs et des pavillons bourgeois, sur l’autre des villes métissées avec des cités rivales. Retiré à sa mère toxicomane à huit mois, il a été placé chez une famille d’accueil aimante. À 15 ans, son monde, c’est le foot. Il y a de la colère en lui, il frappe un jeune, et est exclu du centre de formation d’Auxerre. Il retrouve les tours de sa cité et bascule dans la délinquance. Nina, éducatrice, l’aidera à reprendre confiance en lui. Mathieu Palain, journaliste, est né dans cette banlieue. Son père appartenait à la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) et lui-même s’est immergé pendant six mois dans le quotidien d’une équipe. Pas de misérabilisme, ni de pathos dans ce roman, mais un témoignage et un hommage à ces équipes qui essayent de sortir ces jeunes de la violence. L’écriture est simple, et de nombreux dialogues permettent de s’imprégner de l’ambiance verbale des cités. Mais leur abondance finit par diluer une intrigue un peu faible, pas toujours bien construite. Reste l’intérêt indéniable du tableau sociologique. (J.G. et M.D.)
Sale gosse
PALAIN Mathieu