Depuis dix ans, Samba vit à Paris dans un sous-sol humide qu’il partage avec son oncle, travaillant dur pour envoyer de l’argent à sa mère, veuve à Bamako. Des policiers l’arrêtent et le conduisent au centre de rétention de Vincennes. Sommé de repartir au Mali, Samba plonge dans la clandestinité. Rêvant encore de meilleurs lendemains en France, éperdument amoureux d’une jeune Congolaise qui le rejette aussi, il essaie de survivre par tous les moyens.
Dans ce quatrième roman écrit d’une plume alerte et élégante (cf. Les Mille-vies, NB octobre 2008), Delphine Coulin évoque les dures conditions de vie des sans-papiers et trouve d’emblée le ton juste. Elle ne s’appesantit pas sur les difficultés réelles de l’intégration, sur les tracasseries administratives ou sur les souvenirs qui hantent les mémoires, décrit l’entraide de ces immigrés qui ont l’espoir de devenir quelqu’un, malgré tout. Son roman plein de tendresse porte un regard sans pathos sur le monde des migrants.