Sang d’encre

DAWSON Jill

Années soixante. Patricia Highsmith se réfugie dans le Sulfolk, en Angleterre, pour prendre le temps d’écrire. Elle se sent surveillée, a tendance à voir dans les plus menus incidents des intentions de lui nuire en dépit de la prévenance amicale du fidèle Ronnie devenu son voisin. La délicieuse Sam, son amante mariée qui vit à Londres, lui manque. La présence d’une jeune journaliste aux méthodes intrusives ne fait qu’augmenter ses angoisses et… sa consommation d’alcool. Le drame couve…   Jill Dawson, l’auteur de cette mise en abyme oscillant entre biographie et imaginaire, se montre très habile. Elle développe deux aspects bien différents de la personnalité de la célèbre romancière : sensibilité, pudeur, attirance pour la fragilité et inquiétude surprennent chez celle reconnue pour la maîtrise, la lucidité et la détermination de ses fictions souvent violentes. De nombreux clins d’oeil raviront ses admirateurs. L’interchangeabilité des rôles et des situations soulève plusieurs questions : Le bon et le méchant ? La préméditation et l’irrationnel ? La terreur d’être découvert avec la solitude conséquente et la culpabilité de l’agresseur voire de la victime ? Judicieusement amenées dans le cours du récit, elles éclairent sur la psychologie d’un éventuel meurtrier, troublent les repères et contribuent au suspense et à la surprise finale. (M.-A.B. et A.Le.)