Sébastien Cristiani, barman, est assassiné à Ajaccio. Dealer et drogué, alcoolique, il a connu la prison. Abandonné par sa compagne, il élevait son fils de douze ans, Vittoriu, avec son père, Hugo. Quand celui-ci, batteur de rock, apprend le crime, il embarque son petit-fils pour la montagne puis le continent en une cavale épique qui les mène dans les Cévennes, puis à l’océan où la mère habite. Incapable de lui avouer la mort du père, le grand-père se rapproche de l’enfant, surdoué, imaginatif et sensible. Jouant à l’occasion en concert avec des groupes, au fil des rencontres, une course poursuite s’engage. Un tueur est à leurs trousses. Trois voix masculines alternées avec le fantôme du père composent ce roman, dans une Corse typique avec ses beaux paysages et ses mafiosi. La personnalité de l’adolescent est très finement décrite. Denis Parent (Grand Chasseur blanc, NB avril 2014), aime l’île et sa langue, très présente. Dans ce long mais attachant road-movie les dialogues et monologues ont de la vigueur, la musique adoucissant le deuil. Des retours en arrière expliquent la fragilité du défunt, qui s’est autodétruit. L’écriture, originale et truffée des mots-valises de l’enfant, donne une forte présence aux personnages et colore souvent d’une poésie âpre ou tendre ce roman noir. (S.La. et A.Le.)
Sanguinaires
PARENT Denis