Quelque part en Centrafrique, le petit Zotitzo allait bientôt avoir sept ans. La vie était heureuse dans la forêt, avec les libellules, les papillons, et Dolikali, le grand éléphant, son meilleur ami, né le même jour que lui. Mais un matin, c’est comme si le père du vent et le père du tonnerre étaient devenus fous, des hommes des femmes des enfants tombèrent comme des feuilles mortes, et il fallut fuir. C’était la guerre et les éléphants furent tués.
Le ton familier et le parler simple empruntent de poétiques métaphores liées à la nature, très justes dans la bouche des paysans traités dans un registre naïf et coloré. La couleur verte, dominante forte, est traitée en larges touches, qui contraste avec la scène centrale où ciel et terre se confondent dans des lueurs jaunes de feu, les familles reposant doucement au pied de l’arbre central, noirci. Très vite, le pinceau remet des verts -encore sombres, éclairés par le boubou coloré de Mamina , et les demi sourires de la famille quand apparaît un éléphanteau. Sous ses dehors simples, ce beau livre, hélas nécessaire, parle aux enfants des guerres qui tuent aussi les écoliers ou les animaux pacifiques, et évoque avec la pudeur nécessaire que la vie pourra reprendre avec cet éléphanteau qui se rapproche avec confiance.(B.A.)