Sato San, le maître des corsets

Shiro Sato, fils d’une couturière réputée d’Osaka et fasciné par la beauté des corsets qu’elle crée, veut apprendre le métier pour lui succéder. Il est doué, mais elle lui fait subir une terrible épreuve pour qu’il n’ait d’autre but que sa créativité artistique. Après le décès de sa mère, il se constitue une riche clientèle qui vient même de Tokyo. Traumatisé par la défaite du Japon en 1945, il s’exile à Paris où il crée de merveilleux corsets qui épousent et épanouissent la personnalité de ses clientes dont il devient une sorte de gourou.  L’histoire est contée sous forme de confidences faites sans retenue par Monsieur Sato à un Parisien venu chercher une commande de son épouse, comportement surprenant pour un Japonais. Roland Brival (Nègre de personne, NB avril 2016) a un réel talent de conteur, et sait jouer des sons, des couleurs ou des odeurs pour évoquer, avec poésie parfois, l’exotisme du cadre. Le récit est empreint d’un érotisme un peu lourd paré du prestige de la philosophie orientale. Mais on sent trop le savoir-faire occidental qui ne sait pas toujours éviter les clichés.  (P.S. et M.-C.A.)