Sauver les meubles

Photographe aux ambitions déçues, le narrateur est obligé de prendre une activité « alimentaire » : il est engagé par une entreprise de meubles pour faire les photos de son catalogue. Sous les ordres d’un directeur artistique qui ne lui laisse aucun latitude pour exercer son talent, il s’ennuie et crée avec un copain un site pornographique où il peut donner libre cours à sa fantaisie ; mais là encore l’expérience échoue ; il lui reste la belle Nathalie, mannequin vedette du catalogue, avec qui il s’est mis en ménage.  Céline Zufferey, jeune auteure suisse, lauréate du prix des lecteurs de l’Hebdo, publie pour la première fois chez Gallimard. Malgré une construction et un style très étudiés, ce roman peine à accrocher l’attention. Le vague à l’âme d’un faux artiste, ses séances de « conversations pornos » redondantes censées pimenter l’action n’apportent rien. Le mélange des personnages et les dialogues qui s’insèrent les uns dans les autres rendent le livre fastidieux à suivre, souvent ennuyeux. Le style incisif, haché, qui pourrait être un atout, ne suffit pas à sauver ce roman très léger.  (M.-F.C. et V.A.)