Ă Londres, dans les annĂ©es trente, une cantatrice amĂ©ricaine rĂ©pĂšte des lieder de Schumann, bien mal accordĂ©s Ă la liaison quâelle vit avec un pianiste mĂ©diocre. Elle a retrouvĂ© un ancien amant â et toujours ami â, journaliste français venu enquĂȘter sur les groupuscules fascistes qui se dĂ©veloppent alors sur fond de malaise social et dâanticommunisme. Figure discrĂšte mais marquante de lâun de ces mouvements, un maĂźtre dâhĂŽtel du West-End devient peu Ă peu le personnage central.
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Les relations amoureuses, les Ă©volutions psychologiques se mĂȘlent Ă la poursuite de lâexploration politique. La musique mĂ©lancolique schumannienne, les textes romantiques des lieder citĂ©s en allemand suggĂšrent par contraste lâatmosphĂšre germanique dâalors, gangrenĂ©e par la violence nazie. En mĂȘme temps, on voit combien la virilitĂ© guerriĂšre, la ferveur patriotique, exaltĂ©es depuis les combats meurtriers de 1914-1918, peuvent rassembler les hommes et servir de ferment Ă ces idĂ©ologies extrĂȘmes. Waltenberg, prix du premier roman 2005 (NB novembre 2005), comptait sept cents pages. Celui-ci est plus court, mais il est bien rempli et fait Ă©cho avec talent au film dâIvory, « Les vestiges du jour ».