Sciences de la vie

SORMAN Joy

Ninon Moise est victime du mal génétique qui frappe les filles aînées de sa famille depuis plusieurs siècles. À l’adolescence, elle est subitement atteinte par une allodynie tactile dynamique ou hypersensiblité cutanée et souffre atrocement du moindre contact sur ses bras. Ninon se soumet consciencieusement à toutes les recherches sur les causes de cette maladie psychosomatique invalidante, consultant spécialistes, médecins ou charlatans en tout genre. Elle se remémore les récits de sa mère sur les diverses infortunes de ses aïeules, dues à une malédiction…  Joy Sorman (La peau de l’ours, NB octobre 2014) signe, à travers ce récit, un conte volontairement cruel, sous forme de répétitions et de répertoire. Les multiples échecs des tentatives de soin prodiguées à l’héroïne prennent la forme d’une litanie déprimante. Aucune issue positive n’apparaît au fil des longues et parfois fastidieuses pages de son parcours qui, peu à peu, s’apparente à une initiation où un être à peine sorti de l’enfance est confronté à la douleur, l’isolement et la dépression. Les portraits ironiques des médecins imbus de leur savoir alternent avec les légendes familiales remises au goût du jour grâce à un ton désinvolte et branché. (M.Bi. et A.-M.D.)