Anibal a toujours entretenu des relations conflictuelles avec son père, célèbre professeur spécialiste de la Rome antique. Historien à son tour, mais sans véritable vocation et méprisé par sa famille, il mène une vie misérable et très alcoolisée. À la mort de son père son héritage se résume à trois boîtes qui contiendraient « des éléments pertinents pour son développement ». Parmi des objets hétéroclites Anibal découvre qu’un testament, déposé chez un avocat, pourrait changer sa vie : perspectives prometteuses, mais clauses draconiennes. Le jovial avocat jouerait-il un double jeu ? Ce roman, dont la lecture reste facile, est franchement déconcertant, à commencer par son titre. Si « Anibal » évoque un antique homonyme, perdant célèbre, qui serait le Scipion du titre ? Aucune réponse… Le très sérieux problème des rapports difficiles entre père et fils semble être le sujet principal, mais très vite le récit bascule dans le burlesque. On peut alors apprécier, ou pas, certaines scènes invraisemblables mais comiques, voire délirantes. L’auteur, uruguayen, est un touche-à-tout (cinéma, peinture, photographie, vidéo) largement reconnu en Amérique latine. On peut être séduit par sa désinvolture et son humour, ou carrément rebuté par les énormes ficelles et la longueur du récit. Une curiosité…
Scipion
CASACUBERTA Pablo