Trois femmes secondent Paul O’Rourke, dentiste, dans son très chic cabinet de Manhattan : Abby, son assistante ; Betsy Convoy, hygiéniste dentaire et catholique convaincue ; Connie Plotz, son ex-compagne, secrétaire de direction, issue d’une famille juive. Lorsque Paul découvre un site sur le web qui présente sa biographie et parle en son nom, il le vit comme un viol. Alors qu’il se revendique athée, il ne peut supporter les citations mystérieuses, proches de l’Ancien Testament, incluses sous son nom. S’accrochant obsessionnellement à son iPad, il tente d’élucider cette intolérable intrusion. Joshua Ferris (Le pied mécanique, NB novembre 2011) poursuit son exploration de la solitude dans une Amérique consumériste et déboussolée. En un monologue foisonnant, remarquablement construit, son personnage se raconte avec humour : il est pareillement tourmenté par la nécessité d’utiliser quotidiennement le fil dentaire, ses problèmes amoureux, le destin de l’équipe de baseball de Boston, son rapport à la mort et à la religion, en particulier juive. Réflexion sur la vie avec internet, ce roman dense et sinueux débouche sur une enquête métaphysique : douter de l’existence de Dieu, n’est-ce pas croire en Lui ? (C.P. et C.V.)
Se lever à nouveau de bonne heure
FERRIS Joshua