Secretum.

L’abbé Melani, castrat et espion de Louis XIV, protagoniste d’Imprimatur (NB février 2003), participe à Rome en 1700 aux fêtes données par le cardinal Spada pour le mariage de son neveu. En réalité, sa présence est dictée par la mauvaise santé du pape Innocent XII et par la succession de Charles II d’Espagne, également « in articulo mortis ». Sur fond de fêtes fastueuses, de policier corrompu, de malfrats organisés, d’équipées nocturnes dramatiques, le cynique abbé concourt avec Marie Mancini, « mazarinette », premier amour de Louis XIV, à l’élaboration d’un double faux : prétendue lettre du pape à Charles II et testament de ce dernier. Ainsi, le petit-fils de Louis XIV devient roi d’Espagne et le cardinal Albani, Clément XI.  Ce roman à prétention historique (preuves documentaires annexées), décliné en musique (disque joint), déborde d’érudition et d’imagination. Mais, digressions de tous ordres, aventures rocambolesques, portraits sujets à caution (Louis XIV, madame de Maintenon, Marie Mancini, divers cardinaux…) brouillent la compréhension et nuisent à la crédibilité d’un récit, au surplus transmis au Vatican en 2041 ! Allégé, ce gros livre indigeste eut été plus accessible.