Sélection naturelle

ZVIAGUINTSEV Alexandre

1996 en Russie. Trois hommes qui reviennent de Serbie, regagnent clandestinement la mère patrie. Depuis la guerre en Afghanistan ils ont beaucoup bourlingué. Skif – c’est un surnom – n’a pas quarante ans, mais son passé est riche d’exploits et lourd d’énigmes. Trop brièvement marié à Olga dix ans auparavant, il veut la revoir. Elle est désormais une journaliste célèbre, mais son père, trafiquant international prudemment exilé à Zurich, tire dans l’ombre toutes sortes de ficelles. Chacun se méfie de tous. Les seconds couteaux, odieux, minables ou perfectionnistes aimeraient bien monter en grade. C’est la « sélection naturelle » qui les départagera tous.

 

L’auteur, procureur général adjoint de Russie, connaît bien son sujet. Il a écrit un vrai roman, avec une héroïne sexy et un héros qui, dans un registre plus viril, ne l’est pas moins. La Russie semble en complète déliquescence, personne n’échappe à la corruption, rien ne circule mieux que les enveloppes bourrées de dollars. La violence, l’injustice, la richesse ostentatoire et l’immoralité assumée sont, entre autres, l’apanage des hautes sphères. Si le roman ne manque pas d’intérêt, il est cependant très long, les intrigues compliquées, parfois peu vraisemblables, et l’écriture n’évite pas les clichés les plus conventionnels.