Djamal, étudiant ingénieur, attend sa mère Sahar Khadim, médecin, à la sortie de l’hôpital de la charité de Berlin, où elle exerce. Soudain, deux jeunes gens éméchés bousculent Sahar. Des insultes racistes fusent, des coups sont échangés. Djamal se retrouve menotté au commissariat. Il découvre que son récent séjour en Irak, pays d’origine de sa famille, n’est pas passé inaperçu. Au même moment en France, un attentat djihadiste a fait cinquante morts et deux cents blessés. Selon la police, l’un des auteurs s’est réfugié en Allemagne. Les rouages d’un engrenage dramatique se mettent en marche. L’action de Semailles mortelles se situe dans le prolongement de Zone de non-droit. On y retrouve certains membres des services secrets. Se greffe ici la figure d’un manipulateur islamiste. Le personnage principal devient l’instrument des deux parties : appât et/ou martyr. Sans nouveauté, l’auteure allemande (La fille de la peur, NB juillet-août 2017) décrit le rejet communautariste provoqué par l’arrivée des migrants et la crainte d’une radicalisation au sein d’une population musulmane intégrée. La menace terroriste génère la peur et celle-ci entraîne la mise à mal des principes démocratiques les plus élémentaires. La fin justifie-t-elle les moyens ? Si les mobiles divergent, le résultat réunit bons et méchants dans la même impasse. (A.-C.C.M.)
Semailles mortelles

BERG Alex