Tetsuo et Fujiko Niré, septuagénaires, vivent désormais dans une maison de retraite médicalisée à Yonago, station balnéaire au bord de la mer du Japon. Ils ont vendu leur maison où ils espéraient pourtant finir leurs jours. Fujiko est atteinte de la maladie d’Alzheimer. Un matin, elle ne reconnaît plus Tetsuo et s’insurge contre sa présence. Désormais isolés d’un de l’autre par des paravents, ils réinventent leur relation. Le mari découvre à l’occasion d’un concert une aventure de sa femme avec un chef d’orchestre renommé… sans doute le père biologique de son fils.
Aki Shimazaki, Québécoise d’origine japonaise, propose le deuxième volet de son nouveau cycle romanesque (Suzuran, Les Notes mai 2020). Après un mariage arrangé, une vie de famille traditionnelle de la bourgeoisie moyenne, vouée aux vieux parents et à leurs trois enfants, les conventions, les non-dits, le couple se retrouve seul. La maladie d’Alzheimer libère la parole, fait éclater les vérités cachées mais offre aussi une nouvelle vie aux vieux « fiancés ». Une vraie complicité s’installe, elle lui raconte la vie des insectes, particulièrement celle de sa préférée, la cigale (Semi) ; lui la protège avec une patience et un dévouement sans faille. C’est charmant, poétique, optimiste, parfois cocasse. Un petit bijou. (M.Bi. et M.S.-A.)