Christophe André travaille dans une ONG en Ingouchie. Il a la clé du coffre et, lorsqu’il est enlevé, il croit d’abord qu’un cambriolage est la raison de l’attaque. Mais emmené loin, après des changements de voitures et des passages de check-point, il se rend bien vite compte qu’il est victime d’une prise d’otage. L’affaire de quelques jours, pense-t-il d’abord. Mais le temps passe et les jours, puis les semaines sont sans fin lorsqu’on est attaché à un radiateur dans une pièce totalement nue, dans l’incapacité de bouger ni de faire de vrais mouvements. Au fil des cent onze chapitres, un par jour de détention, l’auteur illustre d’un trait simple les attitudes et les pensées de l’otage. Observer ses geôliers, imaginer des occasions de s’évader, s’entraîner à avoir le courage de le faire…Le héros lutte contre l’ennui en se remémorant les épisodes de l’épopée napoléonienne. Lorsqu’on le prend en photo, il espère que c’est en vue d’un échange ou d’une prochaine libération. Dans cette vie morne, le moindre événement prend de l’importance et le dessin se raccroche au plus petit changement de perspective pour imprimer chez le lecteur le sentiment de l’inanité d’une situation qui dure. (P.P. et Y.H.)
S’enfuir
DELISLE Guy