Sentiment indien.

FERNANDEZ Dominique

Une première visite en 1985, une seconde en 2004, et un reportage de Pasolini, qui lui-même parcourut ce pays en 1961 en compagnie de Moravia et d’Elsa Morante : partant de ces trois repères, Dominique Fernandez donne son « sentiment » de l’Inde. Il s’interroge sur le statut des homosexuels, sur la place de la littérature et du cinéma. La misère et le tourisme triomphant le rebutent, l’élégance, la spiritualité et la douceur indiennes le touchent ; la circulation l’effare. Voyageur naïf, il « découvre » les charmants palais peints de fresques du Shekhawati, à peine mentionnés dans les guides, dit-il ; il résume, surpris, quelques scénarios de films « bollywoodiens ». Il évoque Tagore avec davantage de recul et de connaissances, rencontre le cinéaste Satyajit Ray, admire les splendides observatoires construits par les princes, recherche le baroque à Goa…

Esthétisant, égocentré, occidental, ce récit, qui annonce d’emblée ses limites, reflète une personnalité que nous connaissons bien (Cf. La magie blanche de Saint-Pétersbourg, N.B. avr. 2003) : un écrivain cultivé, délicat, sensible, affronte un monde inconnu et déroutant, avec les armes d’une autre culture.