Ministre de la région chargé du développement économique, Liamzine est retrouvé mort par un soir pluvieux dans une petite ville russe de province. Il était harcelé par des lettres anonymes. C’est le début de disparitions soi-disant accidentelles dans l’entourage du ministre dont sa femme, et d’arrestations arbitraires. Il était l’amant de la dirigeante d’une entreprise de construction, une femme sexy, autoritaire et vénale…
Écrit en 2018 par une jeune écrivaine russe maintenant en exil, ce roman est une charge contre le régime et la société actuelle de son pays. Défile une galerie de portraits glaçants ou pitoyables : des fonctionnaires (ministres, gouverneur, procureur, enquêteurs), inféodés au pouvoir et de mèche avec des entreprises, un prêtre louche, un peintre et un metteur en scène sans talent mais protégés, un journaliste qui tente vainement de chercher la vérité, un enseignant qui ose contester la version officielle de l’histoire soviétique, une jeune femme piégée à la recherche de l’amour, l’épouse trompée directrice malhonnête d’une école, et enfin, au centre, une prédatrice manipulatrice… Si la contestation surgit lors d’événements populaires, elle est tuée dans l’œuf. Corruption, népotisme et dénonciations sévissent à tous les étages. Alors qu’une minorité vit dans l’opulence, la majorité croupit dans des conditions proches de la misère. Et il n’y a qu’une vérité, celle du pouvoir qui glorifie un pays en quête d’un passé revisité. Une satire féroce et burlesque. (L.G. et A.Be.)