Ces quatre nouvelles construites autour du couple et de l’absence débutent mal : un premier récit confus, d’une sentimentalité étrangère à notre culture et d’un style abusivement interrogatif. La disparition soudaine d’une femme, l’étonnement puis la haine du mari abandonné touchent à peine davantage. Les deux dernières nouvelles mettent en scène les retrouvailles de vieux couples séparés par l’Histoire ; pour l’une, le mari restant en Chine et l’épouse élevant seule les enfants à Taiwan ; pour l’autre, le mari musicien revenant de vingt ans de camp de travail sans réussir à rétablir le contact avec sa fille adulte et sa femme. Ce contexte politique donne de l’ampleur aux destins et aux sentiments individuels, broyés par les souffrances humiliantes de la rééducation. Sobrement, en quelques pages, le dernier thème parvient enfin au tragique.
Cependant, est-ce la traduction, la tradition familiale chinoise bien différente de la nôtre, la qualité propre du texte original ? La lecture bute trop souvent sur des ruptures de récit et s’impatiente d’adjectifs incongrus ou de platitudes.