Chueco et Gringo, adolescents à la dérive, survivent de petits larcins et magouilles pas très nettes dans un bidonville de Buenos-Aires. Leur copain Quique « cartonne », récupère les cartons dans les déchets, Toni vend de vrais/faux bijoux ethniques dans le Delta du Tigre, Pampita fait de l’abattage pour le gargotier. Les ambitions de deux dealers qui se disputent ce territoire misérable mine le fragile équilibre de la peur et de la faim.Nul n’échappe à son destin, surtout pas les filles encore plus prisonnières du quartier et des chefs de tout acabit. L’action se déroule comme une tragédie grecque, broyant les plus faibles, entrecoupée d’épisodes où l’ironie de l’écriture sans pathos amène le sourire et la compassion. Chueco fonce sans discernement, Gringo prend de la distance mais ces rêves d’évasion font long feu comme sa relecture très personnelle de Moby Dick. Mamina, « mère » de tous ces paumés, s’évertue en vain à les sauver du pire. Quant au chat, on est soulagé d’ignorer les six autres façons de le tuer : la première suffit à marquer le climat de violence et à glacer le sang.
Sept façons de tuer un chat
NESPOLO Matias