Dans la Bulgarie communiste des annĂ©es soixante, Mila, ĂągĂ©e dâune dizaine dâannĂ©es, passe toutes ses vacances dâĂ©tĂ© chez ses grands-parents adorĂ©s. Elle partage la vie du village et se souvient de ces belles annĂ©es. Son souci pour la rentrĂ©e est de rĂ©colter le quota imposĂ© de camomille. Sinon pas de manuels scolaires.
Le roman de Rumjana Zacharieva Ă©tĂ© publiĂ© en 1993 en Allemagne oĂč elle vit depuis 1970. La fillette interprĂšte Ă sa façon le monde qui lâentoure. FascinĂ©e par les hĂ©roĂŻnes nationales, elle rĂȘve de mourir pour la libertĂ© sans trop savoir comment et pense qu’on peut affronter la guerre froide en tricotant des gants. La population locale sâaccommode avec bonhomie de la propagande Ă©tatique et de ses exigences absurdes. Le plus important reste la famille aimante qui raconte de merveilleuses histoires et rend la vie douce quelles que soient les conditions. Les portraits sont pittoresques : le grand-pĂšre « anti-rouges » qui nĂ©anmoins dĂ©passe les objectifs de la coopĂ©rative, le pope coutumier du bistrot, les parents qui se contentent de leur minuscule studio et surtout la grand-mĂšre protectrice et bienveillante. TeintĂ© dâhumour et dâanecdotes, câest le portrait colorĂ© dâune Bulgarie rurale, ancrĂ©e dans ses traditions. (A.-M.Gi. et M.-N.P.)