1957. Tandis que Little Rock est le théâtre d’affrontements raciaux, trois comparses, Blancs, profitent des tensions pour enlever à Memphis, un enfant afro-américain de huit ans, soigneusement choisi pour la fortune de son grand-père. Losers obsédés par le sexe et le jeu, ou parents désespérés, chacun va reconsidérer sa vie à l’aune des événements.
L’immense auteur américain Shelby Foote, né en 1916, reste méconnu en France malgré un livre majeur sur la guerre de Sécession. Écrit en 1978, September September revient sur le kidnapping d’un enfant noir en 1957, année où le gouverneur de l’Arkansas refuse l’intégration de neuf élèves noirs au collège de Little Rock. Sur ce fond historique, l’auteur saisit les mentalités selon leurs origines raciales et sociales et traverse la question de la suprématie des Blancs sur les Noirs. La montée des tensions sert de couverture au crime crapuleux élaboré par des marginaux qui nourrissent le rêve d’émerger. L’excitation de la transgression, le désir charnel, qui divise les uns et réunit les autres, sont révélateurs de la modification des équilibres. Par ses descriptions détaillées, remarquablement fouillées, Foote place le lecteur au plus près des acteurs et allonge un récit, trop lisse pour susciter les émotions, mais d’une grande justesse documentaire. (Maje. et C.-R.P.)