Fin des années 2010. Florent-Claude, ingénieur agronome de quarante-six ans, ne supporte plus sa compagne japonaise, son travail au ministère, ni même sa vie. Il part sans laisser d’adresse et s’installe dans un hôtel du XIIIe arrondissement de Paris. Aux deux béquilles que représentent l’alcool et la nicotine s’ajoute le Captorix, un antidépresseur susceptible d’augmenter le taux de Sérotonine, l’hormone de l’estime de soi. Las, son état empire. À la veille de Noël, il part en Normandie pour d’ultimes retrouvailles avec Aymeric, son meilleur ami, et sur les traces de Camille, son grand amour.
Une fois encore, Michel Houellebecq (Soumission, NB mars 2015) semble en phase avec l’actualité. Il réussit à résumer, à sa manière, l’histoire de notre pays depuis vingt ans. Son anti-héros, dépressif, obsédé sexuel (tiens donc ?), dresse le triste panorama d’un Occident déshumanisé et déstructuré où tous les travers de notre société sont disséqués. La plume élégante et parfaitement maîtrisée, le ton faussement naïf, souvent ironique, quelquefois désopilant, signent ce roman de la déréliction, de la fuite où l’auteur poursuit son passé et présente un avenir dans lequel il ne s’inscrit pas. (A.-C.C.M. et A.C.)