Alice a épousé Michel, un ouvrier agricole venu travailler dans l’exploitation familiale : le père Brugier « casait » sa fille et son troupeau d’aubracs, la fierté de sa vie. Insidieusement, la routine et l’incompréhension séparent le couple sans enfant. Lui assume un travail harassant, elle s’investit dans son métier d’assistante sociale auprès d’agriculteurs en difficulté. Elle tombe amoureuse de Joseph, un de ses protégés, éleveur de brebis, pourtant peu séduisant. Un jour glacial de janvier, l’épouse d’un notable, randonneuse expérimentée, disparaît. Accident ? Meurtre ? On ne retrouve pas le corps.
Abandonnant sa série guyanaise et son héros, le gendarme Anato (Obia, NB décembre 2015), Colin Niel a choisi un causse du Massif central pour planter le décor de son roman dans une région d’élevage bovin et ovin, rude, préservée, oubliée, bientôt désertée. Les vents violents et la neige nourrissent l’imaginaire local et la tourmente hivernale ravive le souvenir d’événements étranges jamais résolus. Cinq personnages s’expriment successivement, dévoilant les secrets d’une intrigue psychologique. Chacun, à sa façon, se disculpe et le suspense se maintient jusqu’à la fin. Mais l’écriture n’échappe pas à la banalité, et parfois à la redondance. (A.-C.C.-M. et M.-C.A.)