Ă Washington, au mois dâaoĂ»t, en pleine canicule, une fusillade mortelle Ă©clate au Capitole. Le journaliste Sully Carter, sur place par hasard, sâempare de lâĂ©vĂ©nement et enquĂȘte. Le tueur tĂ©lĂ©phone Ă la police, se prĂ©sente comme Terry Waters, amĂ©rindien de lâOklahoma : sa cible Ă©tait le prĂ©sident de la Chambre des reprĂ©sentants, retrouvĂ© avec un pic Ă glace dans chaque oeil. Il contacte Sully avant dâĂȘtre arrĂȘtĂ© et enfermĂ© dans le sinistre hĂŽpital psychiatrique de Saint Elizabeths.  Dans ce nouveau roman noir Ă©chevelĂ©, Neely Tucker (Ă lâombre du pouvoir, NB novembre 2017) dĂ©nonce le rĂŽle de la police, la gestion des Ă©tablissements psychiatriques et la lobotomie, mĂ©thode barbare abusivement employĂ©e dans les annĂ©es quarante et cinquante pour calmer dĂ©finitivement les rejetons gĂȘnants de certaines familles huppĂ©es. Son sympathique journaliste habituel, rescapĂ© de la guerre de Bosnie dont il subit encore les sĂ©quelles physiques et psychologiques, suit lâaffaire de trĂšs prĂšs. Le langage est viril, lâalcool le remĂšde aux angoisses. Les dialogues se multiplient dans une ambiance survoltĂ©e, dans une atmosphĂšre dâurgence et de danger perpĂ©tuel, et le suspense, bien maintenu, tient le lecteur en haleine. (C.-M.M. et F.L.)
Seules les proies s’enfuient
TUCKER Neely