Sexe et mensonges, la vie sexuelle au Maroc

Leïla Slimani (Chanson douce, NB décembre 2016) profite d’une tournée promotionnelle au Maroc pour interviewer des femmes de toutes origines sur leurs rapports à la sexualité. Mêlant leurs réponses à sa propre expérience, elle trace un portrait sombre de la condition féminine au Maroc. Dans une société très prude, « la question de la sexualité reste taboue ». Les démonstrations affectueuses en public, les jupes courtes sont proscrites, les relations sexuelles hors mariage punies d’emprisonnement. Elle déclare que « depuis une trentaine d’années, l’influence du wahhabisme, idéologie sans culture, islam sans âme, a porté atteinte à cette tendresse qui constituait un des piliers de la culture populaire. Malgré le désir chez certaines de disposer de leur corps, les femmes restent sous la coupe d’hommes frustrés, obsédés par le sexe et la virginité, grands consommateurs de pornographie. Une morale hypocrite prévaut : « Faites ce que vous voulez, mais faites-le en cachette ». Un livre courageux où les problèmes sont exposés crûment.  (A.M. et M.S.-A.)