Nicholaï Hel est l’assassin le plus doué de son époque et le plus recherché du monde. Son secret réside dans sa détermination à atteindre une forme rare d’excellence personnelle : le shibumi. Né en Chine d’une aristocrate russe et d’un officier allemand, il a été élevé par un général de l’armée japonaise dans le Japon d’après-guerre où il a été initié à l’art subtil du jeu de go. Il parcourt le monde afin d’honorer des contrats pour la CIA, le Mossad, le KGB, l’OPEP, des organisations terroristes. Passant de Londres à Manhattan, il décide de se retirer dans le Pays Basque. Mais les ennuis ne vont pas tarder à venir à lui avec l’arrivée d’Hannah Stern, membre d’un commando israëlien chargé d’assassiner des militants de Septembre noir, groupe terroriste palestinien connu pour leur prise en otage de onze athlètes israëliens en 1972 durant les JO de Munich. Nicholaï se retrouve traqué par une organisation internationale de terreur et d’anéantissement la Mother Company.
Cette adaptation parfaitement maitrisée de bout en bout se concentre sur un personnage à la fois héroïque et sulfureux, d’une aura hors norme : un tueur professionnel désabusé et débarrassé de tout sentimentalisme et qui voit le monde comme un plateau de jeu de Go.
Un dessin semi réaliste tout aussi maitrisé et parfaitement approprié au registre ; un rythme trépidant qui accompagne les dessins en pleines pages, les dessins très denses… Ainsi Shibumi est un thriller politique, d’espionnage qui tourne en affaires personnelles. C’est aussi un mélange de réflexions personnelles et d’éléments géopolitiques. Et la force de cette adaptation réside dans le maintien de ces réflexions, l’importance de l’humour noir mais également dans les dialogues ciselés issus du roman.
Un petit bijou (à compléter par la lecture du roman de Trevanian, hautement indispensable).
(CJ-MT)