Au pied des tours de Vénissieux glandent quatre potes dont Bachir (alias Shorba), 16 ans. Ils ont abandonné le lycée (à moins que ce ne soit l’inverse) et trompent leur désoeuvrement avec quelques joints. Pas méchants : juste deux rebeux, un rouscoff et un non identifié qui attendent que leur non-avenir « de m… » leur tombe dessus. Ils rencontrent Léo, hippie-gauchiste qui déteste les radicaux, aime les coups d’éclat, et a connu la prison. En entraînant les ados dans ses actions enflammées et spectaculaires de « militantisme marrant », Léo leur ouvre un nouveau monde : celui de la Révolte pour les bonnes causes. Pour son premier roman l’auteur aborde sans propos édulcorés la cruauté du quotidien des migrants et des sans-papiers, des bidonvilles et des squats qu’on ne veut pas voir. Le récit original, vif, caustique et même parfois drôle, ne fait aucune concession. On y parle religion, prison, violence, mais aussi choix de vie, appel à la responsabilité, à la solidarité et à la citoyenneté fût-ce au risque d’opter volontairement pour l’illégalité. Réaliste, sympathique et finalement optimiste. (M.-F. L.-G. et M.D.)
Shorba, l’appel de la révolte
FLAMANT Gaspard