Angelika Schrobsdorff, de 1998 à 2002, raconte son quotidien à Jérusalem où elle vit avec ses nombreux chats. Lucide, elle analyse les événements de ces années où tout a basculé depuis l’assassinat de Rabin. Ses amis, originaux, nostalgiques, sont juifs, palestiniens, russes, belges, américains. Elle les décrit avec humour et tendresse ainsi que ses promenades dans une Jérusalem devenue un enfer de bruit et de fureur : même à Ramallah les supermarchés sont bourrés d’une marchandise impossible à acheter par les Palestiniens. En panne d’écriture, craignant la vieillesse, exaspérée par la croisade de Busch, la violence de Sharon, elle a « mal à Jérusalem ». Elle se dit très pessimiste sur les possibilités de paix, car que peut-on faire contre la haine qui prévaut des deux côtés ? Son amour pour la Ville Sainte est teinté d’une infinie tristesse mais doux comme la lumière de Jérusalem le soir.
Après Tu n’es pas une mère comme les autres (N.B. août-sept. 2004), biographie sensible et fine, celui-ci est un livre fort, impartial, rageur.