Sur décision arbitraire de Madame Matutès, Juan a été obligé d’intégrer l’équipe de volley de ceux qui vont chez le psy, avalent des cachets roses ou verts, et pleurent sans raison. Juan, dont les parents se séparent, ne peut donc que perdre, car « ceux dont les parents sont divorcés perdent toujours ». Brutalement déstabilisé, l’adolescent se met à réfléchir sur la vie, dans un long monologue. S’il était comme les enfants Massaï, qui ne connaissent pas leur père, serait-il moins malheureux de perdre le sien ?
Fil conducteur du récit, la parabole de l’équipe perdante explore avec justesse les épreuves vécues et les fantasmes douloureux de Juan. Heureusement Laure, la grande soeur chérie, console, aide son frère à ne pas se laisser détruire par le divorce. Elle prône un pardon indulgent envers les parents, pourtant bien absents. Inversant la logique d’échec, l’entraîneur, lui, laisse percevoir à Juan qu’il peut perdre ou gagner. Posant des questions existentielles, difficiles sous leur apparente naïveté, ce livre dynamisant, qui incite à retrouver confiance en soi, peut être un outil à privilégier pour un club de lecture.