Plaidoyer pro domo ? RĂšglement de comptes ? Au cours de dix âconversationsâ avec Georges-Marc Benamou, spĂ©cialiste de la formule et des interlocuteurs concernĂ©s (Le Dernier Mitterrand, NB fĂ©vrier 1997), Michel Rocard parcourt sa carriĂšre politique (Ă©voquant trĂšs peu sa vie privĂ©e), utilisant sans vergogne les deux procĂ©dĂ©s. Une autosatisfaction parfois naĂŻve, fondĂ©e sur un parcours brillant (« ⊠qui mâont permis dâĂȘtre un des meilleurs Premiers ministres de la Ve RĂ©publique »), une rancoeur fĂ©roce Ă lâencontre dâadversaires (Mitterrand, FabiusâŠ) marquent fortement ses souvenirs. Parmi les rĂ©ussites de sa carriĂšre avec la âdeuxiĂšme gaucheâ, Michel Rocard insiste sur ses mĂ©thodes, son goĂ»t pour la dĂ©centralisation, la nĂ©gociation, le rĂ©formisme, ses alliances avec les catholiques, lâapaisement en Nouvelle-CalĂ©donie, le RMI, la CSG.
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Ces Ă©changes de vue dĂ©taillĂ©s nĂ©cessitent toutefois de bien connaĂźtre la pensĂ©e, le poids des multiples tendances, le rĂŽle des congrĂšs, les affinitĂ©s et rivalitĂ©s personnelles si lâon ne veut pas rester sur la seule impression d’une gauche limitĂ©e Ă une opposition entre deux clans rivaux.