Japonais, Jun Nakayama a été une star du cinéma muet dans les années 1920, à Hollywood. Quarante ans plus tard un journaliste lui propose un scénario de film en hommage à sa carrière passée, stoppée brutalement et de façon apparemment incompréhensible.
À partir de ce scénario assez simple et des souvenirs en flash-back du vieil homme, l’auteure, nippo-américaine, dresse un tableau pittoresque des années mythiques du cinéma muet, de l’avènement du parlant, des plateaux hollywoodiens. De cette époque de l’entre deux guerres qui vit s’épanouir une créativité cinématographique extraordinaire avec des moyens qui nous semblent aujourd’hui dérisoires, mais aussi se créer un monde artificiel de luxe, de fêtes, de drames, de scandales, qui faisait et défaisait les stars. Mais elle aborde aussi le thème beaucoup plus sérieux de la montée de la xénophobie envers les étrangers et, particulièrement dans ce cas, envers les Japonais. Écrit dans un style sans prétention, fourmillant d’anecdotes, de détails, ce bon roman est aussi une réflexion nostalgique sur la gloire, les échecs, le vieillissement et la solitude.