Lula, mĂšre cĂ©libataire, indĂ©pendante et carriĂ©riste, vit en Italie avec un compagnon ĂągĂ© qui se comporte en pĂšre aimant avec son fils Lorenzo. Pour dĂ©velopper son entreprise, elle la dĂ©localise Ă Bucarest et sây installe avec son associĂ© et amant, Anselmi, tonitruant, inconstant et affairiste. DĂšs lors, elle ne revient plus en Italie, ses correspondances sâeffilochent. Puis, au fil du temps se tarissent⊠à lâoccasion des funĂ©railles de Lula, Lorenzo dĂ©couvre la Roumanie dont la capitale, stigmatisĂ©e par la mĂ©galomanie architecturale du dĂ©funt Ceausescu, sâimplique besogneusement dans le rude modĂšle Ă©conomique venu de lâOuest. Une photo, un appartement cossu et sans Ăąme, un numĂ©ro de code symbolique, quelques taiseux tĂ©moignages font deviner la rĂ©elle Lula. Sa fin solitaire.
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Pour appuyer le ressenti figĂ© du fils devant cette mĂšre dĂ©missionnaire, Andrea Bajani recourt Ă un artifice dâĂ©criture. Cette inversion omniprĂ©sente du verbe et du pronom personnel marque les lignes. Pour le reste, le timbre pudique, factuel, sans pathos ni effusion, retenu, comme voilĂ©, Ă©meut par sa juste mesure.