La vie de Romain, dix-huit ans, se concentre sur deux passions dévorantes : sa mère et les livres. Enfant unique, élevé par une mère avec qui il vit seul, il rêve d’écriture. De son père on lui a toujours dit qu’il était mort. L’adolescent avait cru que cette vie « de couple » durerait toujours, or voilà que cette mère adorée ose envoyer son fils chez ses grands-parents, le temps pour elle d’un voyage à Budapest avec son petit ami. Même si sa mère a respecté sa part du contrat : laisser à son fils des livres qu’elle a aimés et qui lui parleraient d’elle, Romain a bien du mal à lui pardonner cette infidélité.
Passion fusionnelle et exclusive s’il en est, à la limite de l’équilibre normal des choses. Cette relation fils/mère flirte avec un genre d’inceste purement intellectuel qui met, somme toute, mal à l’aise. Tout ce, et ceux, qui séparent Romain de sa mère est, d’emblée, insupportable. 21 jours d’absence = 21 lettres aux signatures jouant à fond la culpabilisation, carte maîtresse de l’adolescent. D’une écriture elliptique, hachée, souvent interrogative, meublée de références littéraires et publicitaires, Romain, finalement, ne parle que de lui. Il s’adonne à une introspection passablement « dégoulinante » qui n’émerge guère de la négativité dans laquelle il se complaît. Difficile de se reconnaître dans ce personnage troublant et troublé !