Silikani.

ÉBODÉ Eugène

« Il y a de cela vingt ans, au moment de quitter ma terre natale, je sentis une émotion incontrôlable, partagé entre l’impatience de découvrir la France et l’angoisse de l’exil. » Confidence avouée du narrateur qui poursuit alors ses souvenirs d’enfance : il avait une fiancée, Chilane, mais Silikani, une autre jeune fille hantait ses jours et ses nuits. Il a conservé des derniers mois avant son départ pour Marseille une saveur bien particulière. Il revoit ses voyages en train avec Chilane et Silikani où les odeurs prenaient à la gorge dans un brouhaha indescriptible. Il entend encore les éclats de rire au cours de tournées de boîtes de nuit à Douala, enivré par la musique africaine omniprésente et universelle, véritable antidote à ses états d’âme.  Après La divine colère (NB janvier 2004), Eugène Ébodé raconte encore l’Afrique. L’écriture, pour lui, est avant tout jubilation, battement du coeur, battement des mains, danse et transe. Elle suit les rythmes de Sanza et du Djembé. Quel bonheur !