Simon atteint d’une tumeur cérébrale de sombre pronostic, attend le verdict médical après une chimiothérapie agressive. À dix-neuf ans, alors qu’il vient de débuter la médecine, la découverte de ce gliome a brisé son existence jusque-là paisiblement studieuse entre un père très, trop, attentif (sa mère est morte lorsqu’il avait onze ans) et son amie d’enfance, Clarice. Très perturbé, il accompagne à Jérusalem un ami rencontré récemment, Samir, israélien. Rivka, jeune femme en mal d’enfant, y éveillera sa sexualité. Jean Mattern a l’art de décrire des personnages somme toute banals, puis de leur conférer une consistance un peu inattendue (De lait et de miel, NB septembre 2010). C’est ainsi que dans un style dépouillé, très lisible, il analyse les relations complexes entre un père et un fils, empreintes de pudeur et de réserve. De la même façon, et en petites touches, il montre comment un tiers, personnage un peu trouble, va agir auprès d’eux en catalyseur. L’action se situe en Israël, pourquoi pas, c’est sans importance. Cependant, la psychologie est mince, et en dépit de son talent littéraire, l’auteur ne parvient pas à nous émouvoir.
Simon Weber
MATTERN Jean